Eduardo Arroyo
Né à Madrid en 1937, il fuit l’Espagne franquiste, et s’installe à Paris, en 1958.Eduardo Arroyo participe en 1964 et 1965 aux expositions autour des nouvelles figurations organisées par Gérald Gassiot-Talabot (Mythologies quotidiennes, La Figuration narrative dans l’Art contemporain) et en peu de temps devient, en France, l’un des protagonistes essentiels de l’avant-garde figurative à fort contenu politique (Pont d’Arcole (1967) ; Sama de Langreo (Asturias) settembre 1963, il minatore Silvino Zapico viene arrestato dalla polizia (1968)).
Son œuvre présente des périodes militantes, ou en tout cas violemment critiques, et des périodes familières, volontiers tendrement humoristiques. Le rôle du peintre dans la société et la situation de l’intellectuel exilé ont été des thèmes générateurs d’œuvres d’une grande richesse narrative.
Le retour de l’Espagne à la démocratie a désamorcé la dimension contestataire et accusatrice du propos pictural d’Arroyo et a marqué une évolution dans sa perception du rôle de la peinture.
Il redécouvre l’Espagne, presque en amoureux, tendrement sensible aux «clichés» de l’espagnolade, ainsi dans Madrid-Paris-Madrid, villes axe de son existence, il plante le décor de l’arène, en rouge et jaune.
Puis arrive Carmen Amaya, danseuse de flamenco célèbre dans les années quarante, paradoxalement aussi omniprésente qu’invisible dans la série Waldorf Astoria. Débauche de tissus à pois, d’élégance hautaine, de mouvements passionnés.
Si la thématique du travail d’Arroyo s’est trouvée bouleversée, la syntaxe de sa formulation est restée inchangée, toujours basée sur le collage : «C’est justement cet aspect sériel, fragmentaire, morcelé, ces différences stylistiques, ces mélanges… toute cette incohérence, qui font la cohérence de mon œuvre.»
Ce magicien de l’image s’est composé un vocabulaire et une syntaxe du langage pictural fondés sur une peinture littéraire et autobiographique, articulée en séries, où rivalisent l’auto-ironie et le tragi-comique.
Ouvrage publié à l’occasion de l’exposition Eduardo Arroyo, La Lutte de Jacob et l’Ange
Exposition présentée du 26 octobre au 1er décembre 2012
Texte d’Eduardo Arroyo
112 pages, 34 reproductions en couleur
20 €