PEINTURES NOIRES
PEINTURES NOIRES
Olivier Debré
Olivier Debré est né le 14 avril 1920 à Paris dans le 7e arrondissement.
Très jeune, il commence à dessiner, peindre et sculpter. Vers l’âge de 14 ans, il est naturellement influencé par les paysages impressionnistes de son grand-père, le peintre Édouard Debat-Ponsan (1847-1913).
En 1938, il est reçu à l’École des beaux-arts et intègre l’atelier d’architecture dirigé par son oncle, en même temps qu’il fréquente celui de Le Corbusier.
À l’âge de 20 ans, Olivier Debré est déjà bien intégré au milieu artistique parisien. Vers 1941, à l’occasion de la présentation de quelques-unes de ses toiles à la galerie de Georges Aubry, il rencontre Picasso. Les visites répétées à l’atelier de ce dernier auront une influence décisive sur le jeune peintre. Il cherche désormais à exprimer son émotion sans passer par la représentation. Pour lui, le signe apparaît comme l’incarnation de l’émotion et de la pensée. Tout en étant abstrait, il considère que le signe ne signifie pas autre chose que la réalité. Signe de ferveur noir (1944-1945) témoigne du passage de la figuration à la non-figuration chez Olivier Debré.
En 1949, a lieu la première exposition personnelle de l’artiste à la galerie Bing. Les toiles présentées, très colorées et expressives, sont l’objet d’une critique favorable. Olivier Debré y rencontre plusieurs artistes tels Gérard Schneider, Deyrolle, Dewasne, Michel Atlan, Pierre Soulages et Hartung.
Autour de 1950, Debré privilégie la matière et les couleurs sourdes. Toujours porté par l’idée du signe comme représentation de la pensée, il peint la série des Signes personnages. Bien que cette série soit le fruit d’une recherche propre à Debré, l’utilisation du couteau en aplat et d’une palette sobre tendant vers le monochrome n’est pas sans rappeler les travaux de Nicolas de Staël de la même période.
Au tournant des années 1960, Olivier Debré revient au paysage et trouve sa voie originale. Fluidité de la matière étalée en larges champs monochromes ondulés avec des ponctuations de concrétions épaisses et colorées qui délimitent et génèrent l’espace.
Il qualifie dès lors sa peinture d’abstraction fervente car elle symbolise l’émotion suscitée par la contemplation d’un paysage. Il peint le plus souvent au dehors, intégré au paysage, éliminant au mieux la distance qui existe entre la perception et la transcription.
Par ses titres, l’artiste révèle les paysages représentés : Vu à Tolède, 1958 ; Jérusalem ocre rose, 1972 ; Rose de Madurai taches vives, Inde 1989 ; Pâle rose de Teotihuacan, Mexique 1997.
Dès 1967, Olivier Debré est amené à représenter la France à l’exposition universelle de 1967 à Montréal. Pendant la décennie 1970 il voyage beaucoup, notamment en Norvège, à la recherche de nouveaux paysages. À ce propos, il écrit un texte, «Impressions de voyages», pour le catalogue de l’exposition de la galerie Ariel présentée en 1973.
Au cours des années 80-90, Olivier Debré bénéficie de plusieurs commandes publiques, la plus importante étant celle du rideau de scène de la Comédie-Française inauguré en 1987. Le rideau de scène de l’opéra de Hong-Kong, réalisé à la demande de la fondation Louis Vuitton, est inauguré en 1989 et celui du nouvel opéra de Shanghai en 1998.
En 1995, la galerie nationale du Jeu de Paume présente une rétrospective accompagnée d’un catalogue avec des textes d’Achille Bonito Oliva, Georges Duby, Andreas Franzke et Ann Hindry. L’exposition circule en Europe et en Amérique latine.
Il collabore en 1997 avec la chorégraphe Carolyn Carlson pour qui il réalise les décors et les costumes du ballet «Signes» dont le thème est la peinture d’Olivier Debré. La première représentation a lieu au printemps de cette même année. Le ballet est repris à l’opéra Bastille en mars et avril 2000 et en décembre 2003.
Olivier Debré meurt à Paris, le 1e juin 1999.
Ariane Lemieux, 2003
IL QUALIFIE SA PEINTURE D’ABSTRACTION FERVENTE CAR ELLE SYMBOLISE L’ÉMOTION SUSCITÉE PAR LA CONTEMPLATION D’UN PAYSAGE.
Ouvrage publié à l’occasion de l’exposition Olivier Debré, peintures noires
Exposition présentée du 6 juin au 12 juillet 2013
Catalogue bilingue (Français, Anglais)
Préface de Daniel Abadie
104 pages, 46 reproductions en couleur
20 €